Tout ce qu’il faut savoir pour passer un diagnostic TSA
(Trouble du Spectre de l’Autisme)

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est une condition neurologique qui impacte les interactions sociales, la communication, et les comportements. De plus en plus d’adultes, souvent après un parcours complexe ou des recherches personnelles, envisagent de passer un diagnostic de TSA. Ce processus peut sembler intimidant, mais il est essentiel pour mieux comprendre son fonctionnement et accéder à des soutiens adaptés.

Pourquoi se faire diagnostiquer à l’âge adulte ?

Certaines personnes découvrent tardivement qu’elles pourraient être concernées par le TSA. Cette prise de conscience peut venir :

  • De recherches personnelles : des traits comme une sensibilité aux changements, des difficultés dans les interactions sociales ou des intérêts spécifiques peuvent sembler familiers.
  • D’un parcours médical ou psychologique : des consultations pour des troubles comme l’anxiété, la dépression, peuvent conduire à suspecter un TSA.
  • De témoignages ou de discussions : échanger avec d’autres personnes autistes peut déclencher une réflexion personnelle.

Un diagnostic permet de mieux se comprendre, d’expliquer certains comportements et difficultés, et d’accéder à des adaptations ou des aides (dans le cadre professionnel, social, ou administratif).


Le diagnostic TSA : un parcours en plusieurs étapes

Reconnaître les signes évocateurs

Certains signes peuvent amener une personne à envisager un TSA :

  • Difficultés sociales : mal comprendre les non-dits, les expressions faciales, ou les blagues.
  • Routines et rigidités : un besoin de structure et de prévisibilité dans la vie quotidienne.
  • Intérêts spécifiques : une passion intense et durable pour un ou plusieurs sujets précis.
  • Hypersensibilités : des réactions fortes à certains stimuli sensoriels (bruits, lumière, textures, etc.).

Ces signes peuvent varier d’une personne à l’autre, car le TSA est un spectre, avec des manifestations uniques pour chacun.

Consulter un professionnel pour une première orientation

La première étape est souvent de consulter un professionnel de santé :

  • Un médecin généraliste : il peut écouter vos préoccupations, évaluer vos besoins et vous orienter vers un spécialiste.
  • Un psychiatre ou un psychologue : certains sont formés pour reconnaître les traits du TSA et pourront vous conseiller sur la suite du diagnostic.
  • Une association spécialisée : des organisations locales ou nationales peuvent fournir des informations et des contacts utiles.

Se faire référer à un spécialiste ou une structure adaptée

Le diagnostic TSA est généralement posé par des professionnels formés, tels que :

  • Un psychiatre spécialisé dans le TSA.
  • Un centre spécialisé en neurodéveloppement (par exemple, des centres hospitaliers ou des structures privées).
  • Un neuropsychologue pour des évaluations spécifiques.

Ces experts utilisent des outils standardisés pour évaluer les traits du TSA. Le diagnostic repose sur :

  • Des entretiens cliniques : exploration des comportements et de l’histoire de vie.
  • Des tests spécifiques : comme l’ADOS-2 (outil d’observation diagnostique pour l’autisme).
  • Un retour des proches : si possible, des membres de la famille peuvent être sollicités pour partager leurs observations.

Où passer le diagnostic TSA ?

En France, plusieurs options sont possibles :

Les centres hospitaliers spécialisés :

Les centres experts en autisme ou en neurodéveloppement (souvent rattachés à des hôpitaux universitaires).
Les CRA (Centres de Ressources Autisme), présents dans chaque région. Ces centres publics sont spécialisés dans l’évaluation du TSA.

Avantage : Le diagnostic est souvent pris en charge par la sécurité sociale.
Inconvénient : Les délais peuvent être longs (parfois plusieurs mois ou années).

Les professionnels en libéral : Psychiatres, psychologues ou neuropsychologues exerçant en cabinet privé et spécialisés dans le TSA.

Avantage : Les délais sont souvent plus courts qu’en structure publique.
Inconvénient : Le coût peut être élevé et non remboursé par l’assurance maladie (seules certaines mutuelles participent).

Les associations spécialisées : Certaines proposent des accompagnements ou des orientations vers des professionnels qualifiés.


Combien coûte un diagnostic TSA ?

Le coût varie en fonction du parcours choisi :

Dans le public (CRA ou hôpital) : Le diagnostic est gratuit, car pris en charge par la sécurité sociale. Cependant, les délais sont importants.

Dans le privé : Les tarifs varient selon les praticiens et les outils utilisés.

  • Une consultation initiale avec un psychiatre ou un psychologue coûte généralement entre 50 et 150 €.
  • Une évaluation complète (entretiens, tests, rapport final) peut atteindre entre 500 et 1500 €, selon la complexité du cas et la durée de l’évaluation.

Certaines mutuelles peuvent rembourser une partie des consultations en libéral. Il est conseillé de se renseigner à l’avance.

Que faire après le diagnostic ?

Recevoir un diagnostic TSA peut être une étape importante, mais c’est aussi un début. Voici quelques pistes pour avancer :

Se former et s’informer : Comprendre son diagnostic permet de mieux gérer ses forces et ses défis. De nombreux livres, sites internet, et vidéos permettent d’approfondir ses connaissances sur le TSA.

Rejoindre des groupes de soutien : De nombreuses associations ou communautés en ligne (forums, réseaux sociaux) réunissent des personnes concernées par le TSA. Partager des expériences peut être très enrichissant.

Demander des adaptations si besoin :
Dans le milieu professionnel : aménagements de poste, horaires adaptés, espace de travail calme, etc.
Dans la vie quotidienne : stratégies pour gérer les imprévus, hypersensibilités ou surcharges sensorielles.

Consulter pour un accompagnement spécifique :

Thérapie comportementale et cognitive (TCC) : pour développer des stratégies adaptées aux interactions sociales ou à la gestion de l’anxiété.
Orthophonie ou ergothérapie : pour travailler sur des difficultés spécifiques si nécessaire.

Quelques conseils pour entamer la démarche

  • Prenez le temps de vous préparer : Notez vos observations sur vos comportements, vos défis, et vos traits particuliers.
  • Soyez patient : Le parcours peut être long, surtout si vous passez par des structures publiques.
  • N’hésitez pas à demander de l’aide : Parlez-en à un proche ou contactez une association pour vous accompagner.